Entre
absence de vérité et fiction devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU
Durant
le mois d’octobre dernier, Genève a été
le lieu de deux rendez-vous essentiels pour la politique étrangère du
gouvernement Kirchner. Le premier, une
rencontre publique et médiatisée, concernait les négociations irano-argentines
pour lesquelles aujourd’hui Buenos Aires veut garder la confidentialité des
pourparlers et résultats. Cette réunion
a eu un impact négatif et réveillé des préoccupations au niveau national et
international[1].
Le second se déroulait devant le conseil des droits de l’homme de l’ONU, où
l’Argentine a présenté son rapport dans le cadre de l’examen périodique
universel (EPU), lors de la 14ème session du 22 octobre 2012. Ce nouveau mécanisme unique du Conseil des
droits de l’homme a pour but d’améliorer la situation des droits de l’homme
dans chacun des États membres des
Nations Unies. L’Argentine s’est présentée pour la première fois en 2008[2] .
Au
contraire du cas précédent, et bien que cette participation était publique, le
traitement par les médias, l’opposition, les associations, les ONG et le
gouvernement ont été très limités, voire inexistants. La « Pravda »
nationale et d’autres médias[3] ont
fait, sommairement, quelques commentaires le jour de la présentation et le lendemain, puis plus aucune ligne n’a été
écrite sur le sujet. Comme si l’Argentine n’avait rien à se reprocher en ce qui
concerne sa politique des droits de l’homme alors qu’elle a reçue de
nombreuses critiques, observations
et recommandations pour ne pas les respecter.
Au Conseil des
Droits de l’homme des Nations Unies
Le
ministre de la propagande ad-hoc du gouvernement Kirchner a présenté dans son rapport devant le Conseil des Droits de l’Homme de
l’ONU, une Argentine idéale, utopique même,
pensant peut-être en cela à Platon, Thomas More, Bacon, Campanella, ou
Harrington[4], utilisant
un mimétisme discursif révolu propre de
la lutte des classes[5]. Pourtant, rien de ce que dit ce rapport ne
correspond à la réalité en Argentine[6]. Les 37 communications de parties prenantes[7] à l’EPU confirment cette affirmation, car ces ONG et des institutions sollicitent le strict
respect des droits de l’homme en Argentine dans plusieurs domaines. La
politisation de la justice, l’indépendance des magistrats, les mécanismes de
protection des droits pour toutes les victimes (sans différences politiques,
socio-professionnelles), sont sur le banc des accusés[8].
L’Argentine et les Droits de l'Homme
[1] Le gouvernement
Kirchner partage-t-il la politique iranienne sur la disparition de l’Etat
d’Israël ? http://prospections.blogspot.fr/2012/11/le-gouvernement-kirchner-partage-t-il.html
[3] http://www.lanacion.com.ar/1518964-el-gobierno-rinde-examen-sobre-derechos-humanos , http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-206186-2012-10-23.html , http://www.lanacion.com.ar/1519782-alerta-en-la-onu-por-los-ataques-a-los-periodistas , http://www.clarin.com/politica/Alertan-ONU-libertad-expresion-Argentina_0_797320316.html
[4] La République de
Platon, L’Utopia de Thomas More (1516), La nouvelle Atlantide de Francis Bacon
(1622), La cité du soleil de Tommaso Campanella (1623), L’Océana de James Harrington (1656).
[6]
A/HRC/WG.6/14/ARG/1 Présentation du rapport national http://www.upr-info.org/IMG/pdf/a_hrc_wg.6_14_arg_1_f.pdf
[7]
A/HRC/WG.6/14/ARG/3 Résumé de 37
communications de parties prenantes à l’EPU préparé par l’HCDH http://www.upr-info.org/IMG/pdf/a_hrc_wg.6_14_arg_3_f.pdf
[8]
Le mirage de la sécurité juridique sous le gouvernement Kirchner http://prospections.blogspot.fr/2012/10/le-mirage-de-la-securite-juridique-sous.html
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