Regards
opposés des menaces
«
On peut calculer la valeur d'un homme d'après le nombre de ses ennemis et
l'importance d'une œuvre d'après le mal que l'on en dit. Les critiques sont
comme les puces, qui vont toujours sauter sur le linge blanc et adorent la
dentelle ».Flaubert, Lettre à Louise Colet, 1853
Toutes
les entreprises chinoises font-elles de l’espionnage, ou représentent-elles une
menace?
A
cette question posée crument, les Etats-Unis n’ont plus de suspicion ou même de
doute. L’affirmation que la Chine
est la principale source d'espionnage économique et une menace à la
sécurité nationale est faite par le comité de renseignement du Congrès
américain[1],
justifiant ainsi sa recommandation[2] de
refuser l’autorisation d’accès au marché
américain des télécommunications des sociétés Huawei et ZTE, car « elles
ne sont pas des entreprises fiables dû aux liens secrets avec le gouvernement et
l’armée chinoise ».
Les
Etats Unis, toujours au nom de la sécurité nationale, ont bloqué la vente de
3com en 2008 à Huawei et limité l’utilisation de composants fabriqués par cette
entreprise en 2011. Le 29 septembre dernier, le président Obama a interdit
personnellement l’accès d’une entreprise éolienne chinoise dans l’état d’Oregon,
argumentant les risques pour la sécurité nationale, car très proche d’un centre
militaire de recherche et de développement de drones.
Ces
entreprises dont fait référence le
rapport américain exercent pour leur part sur le territoire français et
européen. Le gouvernement américain disposerait-t-il de renseignements dont la
France n’a pas connaissance pour évaluer et diagnostiquer des menaces pouvant
toucher ces deux pays ?
La
société Huawei a signé parallèlement le 12 octobre dernier, aux côtés
de 11 pays dont les Etats Unis, Interpol ainsi que des entreprises de
télécommunications, la déclaration de
Bogota dans le cadre du Forum Mondial[3] contre
le vol de téléphones portables. Les
décisions de cette déclaration se rapprochent des activités sanctionnées par le
comité de renseignement du congrès USA : celles-ci font allusion entre autres
points au partage de solutions juridiques et technologiques afin de maximiser
la sécurité des téléphones portables et autres dispositifs contre la
falsification d’IMEI, ainsi que sur l’échange d’informations sur l'efficacité
de ces initiatives[4].
Dès
lors, la France pourrait-elle à son tour suivre une décision proche de celle
des Etats Unis ? Ces entreprises bien installées sur le territoire
européen représentent-elles une menace pour la sécurité nationale et pour les secteurs stratégiques? Sommes-nous
en présence d’une guerre hors limite économique
ou devant une menace réelle à la sécurité instiguée par la Chine? Lire la suite
La France peut-elle prendre la même décision que les États-Unis envers la Chine?
[4] a) Aider dans
les efforts individuels et collectifs pour mettre fin au marché illégal des
téléphones cellulaires et autres appareils mobiles volés dans leurs pays
respectifs et au niveau international, b) Promouvoir la coopération
internationale par le partage et la promotion
de mesures policières, juridiques,
technologiques, réglementaires, l'éducation aux consommateurs par la diffusion des meilleures pratiques
contre le vol des téléphones portables, c) Partager
des solutions technologiques afin de maximiser la sécurité des téléphones
cellulaires et autres dispositifs contre la falsification IMEI et contre
d'autres efforts pour se soustraire à la protection, d) Échanger des informations sur l'efficacité de ces initiatives de
lutte contre le vol de téléphones portables et autres appareils mobiles, et le
trafic de ceux-ci et les parties.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire